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« 72 appels en 24 heures » : un homme condamné pour avoir harcelé son épouse malgré une interdiction de contact
« Dans ce dossier, ce ne sont pas tant les violences physiques que psychologiques qui inquiètent », a jugé la procureure de la République. Un homme de 36 ans a été condamné ce lundi 28 juillet par le tribunal correctionnel de
Senlis
(
Oise
) à de la prison ferme pour avoir harcelé son épouse malgré une ordonnance d'interdiction d'entrer en contact. Chantage affectif, insultes et tentative de suicide sur fond de suspicion de
relation extraconjugale
… « Tout ce que je voulais, c'est savoir la vérité », a-t-il expliqué devant la cour.
Tout commence le 7 mai dernier. Ce jour-là, Jessica (
tous les prénoms ont été modifiés pour préserver l'identité de la victime
) dépose plainte auprès de la police nationale contre son mari, Nathan, suite à une altercation houleuse avec un de ses collègues, que l'homme soupçonne d'entretenir une relation extraconjugale avec son épouse. La discussion ne dégénère pas, mais Jessica prend peur en voyant son mari dissimuler « un pic en plastique dans sa poche » et sortir des couteaux du tiroir.
Aux forces de l'ordre, la victime explique
avoir été frappée
à deux reprises, entre le mois d'octobre 2024 et le jour de Noël. « La première fois, je l'ai giflé et il m'a giflé en retour, mais beaucoup plus fort et devant les enfants », indique Jessica à la barre. La deuxième fois, « il a commencé à m'étrangler, mais s'est arrêté lorsque j'ai appelé la police, alors j'ai raccroché », poursuit-elle. Devant la cour, Nathan, reconnaît la gifle, mais nie l'étranglement. « Il consomme beaucoup d'alcool quotidiennement, il ne s'en souvient probablement même pas », soutient la victime. Faute de preuves, il sera finalement relaxé pour les faits de violences.
Fin mai, une interdiction d'entrer en contact avec Jessica est prononcée à l'encontre de Nathan. Mais ce dernier, interné en psychiatrie à deux reprises entre-temps, menace de se pendre et multiplie les tentatives de rapprochement. Entre le 28 mai et le 9 juin, les enquêteurs notent un total de 183 appels, dont 72 en l'espace de 24 heures. « Ça fait beaucoup… », lui fait remarquer la présidente. Le 10 mai, il est arrêté pour avoir exhibé un fusil à pompe dans la commune de son épouse, qui dépose plainte une deuxième fois. Les policiers l'interpellent et découvrent du cannabis et de la cocaïne sur lui.
Déjà condamné à six mois de sursis pour violences et menaces de mort sur un de ses voisins, Nathan D. a été condamné à 12 mois d'emprisonnement dont 6 mois de sursis probatoire pendant six mois. Sa peine est assortie d'une obligation de soins et de travail, ainsi que d'une interdiction d'entrer en contact avec son épouse, qui a entamé une procédure de divorce.